Les populations de Mondoukou, village situé à une quinzaine de kilomètres de Bassam, ont vécu une scène terrible. Une véritable horreur venant de mains de femmes.
Des restauratrices qui ont fait, c'est le cas de le dire, un « méchoui » d'une adolescente qu'elles ont brûlée vive. Une pauvre adolescente répondant au nom de Yamossou Aba Grâce-Naomi, écolière à l'Epp Mondoukou. Comment expliquer une telle ignominie?
De fait, indiquent nos sources, le vendredi 1er juillet 2011, les cours terminés, la môme sort de classe à midi. Là, elle est interpellée par un « tonton ». Cet homme qui répond, lui, au nom d’Aouély Gahourou Henri Théophile, lui explique qu'une dame, gérante d'un maquis-restaurant situé à la plage et bien connue du village, voudrait bien la rencontrer.
Naïvement, on voit la môme s'introduire dans l'espace gastronomique surmonté d'une impressionnante clôture. Ici, sans autre forme de procès, l'écolière se voit subitement empoignée par Aouély Henri à l'instant gentil avec elle. Puis, ce dernier la ligote solidement à un cocotier. Cela fait, c'est la gérante du restaurant et sa collaboratrice répondant respectivement aux noms d’Agotio Gisèle et d’Essis Lowel Mireille qui entrent en scène. Ignoblement.
Alors que l'écolière les supplie, elles l'aspergent plutôt d'un liquide inflammable et y mettent le feu. Très rapidement, l'infortunée Grâce Naomi, à laquelle il n'est accordée aucune grâce, se transforme en une torche humaine. Elle hurle. Elle supplie. Peine perdue. Ses cris de détresse et d'atroces souffrances parviennent à de bonnes volontés qui accourent sur les lieux pour prendre connaissance de ce qui se passe.
Ces bonnes volontés découvrent l'odieuse scène. Mais déjà, Naomi est brûlée au 3ème degré. Les gendarmes alertés se déportent sur les lieux et font l'abominable constat. Les deux restauratrices, auteurs de la singulière immolation, sont appréhendées. Leur complice, Aouély Gahourou qui n'entend point assumer son acte, lui, est « tombé en brousse », comme on le dit.
Grâce Naomi, pour sa part, est conduite au Chr de Bassam d'où elle est évacuée dans un piteux état au centre des grands brûlés, au Chu de Cocody. Hélas, les praticiens, ici, ne réussiront pas à opérer le miracle. Yamossou Aba Grâce Naomi succombe à ses gaves blessures le samedi 2 juillet 2011 à 3h du matin. Interrogées sur les fondements de leur acte dépassant l'entendement, les deux restauratrices soutiennent que l'écolière est une sorcière.
Et que c'est elle qui, par des pratiques occultes, est à la base de leurs déboires sur le plan de la santé. Quelles preuves détiennent-elles pour accuser la petite fille de sorcellerie? Et pourquoi avoir choisi de se faire justice? Elles iront répondre à ces questions devant un tribunal. Mais avant, hier jeudi 7 juillet, Grâce Naomi a été inhumée au cimetière de Bonoua, sa terre natale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire