Dans le cadre idyllique d'un lac parsemé d'îlôts de pins, les adolescents rescapés ont vu mourir sous leurs yeux 85 de leurs amis. Les victimes les plus jeunes n'avaient pas douze ans.
Il a crié «Venez plus près, on va jouer !», et puis il a tiré. Méthodiquement. «Deux fois sur chacun, pour être certain qu'on soit mort», raconte un jeune rescapé, pieds nus sous la pluie drue. Sept cents jeunes, âgés d'une quinzaine d'années et adhérents au parti travailliste, étaient rassemblés vendredi pour un camp d'été sur l'île d'Utoeya, propriété du parti travailliste, où devait se rendre le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg.
Déguisé en policier, le tireur fou, Anders Behring Breivik , un chrétien fondamentaliste lié à l'extrême droite, a eu le temps de tuer 85 adolescents rassemblés pour un camp d'été sur l'île d'Utoeya, propriété du parti travailliste. Certains n'avaient pas douze ans.
C'est un décor de carte postale, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Oslo: entouré de collines boisées, un immense lac aux eaux vert sombre, parsemés d'îlots plantés de sapins. «Le paradis de ma jeunesse !», a lancé le premier ministre Jens Stoltenberg, venu samedi après-midi réconforter les jeunes et leurs familles. Mais ces gamins-là ont vécu l'enfer.
Des dizaines d'entre eux se reposent encore à l'hôtel Sundvolden de Hole, une petite bourgade de 6000 habitants en face d'Utoeya, avant d'être récupérés par leurs parents. Parfois, certains sortent, hagards. «Parce que dans les chambres, les filles pleurent et font des crises de larmes. C'est difficile à supporter !», indique Edvard, 16 ans, cheveux en brosse et piercing sur la paupière.
Prostré sous un auvent, Kristofer, un grand blond de 24 ans, l'un des organisateurs des Jeunesses travaillistes, attend des amis qui doivent le ramener à Oslo. Pieds nus lui aussi,- il a perdu ses chaussures dans l'eau -, il tremble encore dans le sweat-shirt trop petit qu'on lui a donné. «J'ai vu des gamins de 13 ou 14 ans se faire tuer autour de moi, raconte-t-il. J'ai couru comme un fou, J'ai nagé pendant deux heures dans l'eau glacée, J'ai cru que je n'y arriverai jamais.»
Des psychologues, un prêtre et des bénévoles soutiennent les jeunes victimes. «On s'assure qu'ils aient quelqu'un à qui parler s'ils le souhaitent, explique Astrid Arnslett, de la Croix Rouge. S'ils préfèrent rester tranquilles, on peut juste s'asseoir auprès d'eux et mettre la main sur leur épaule». Per R Berger, le maire conservateur de Hole, est là aussi, en larmes.
«Je ne sers à rien, avoue-t-il, mais je crois qu'il fallait quand même que je leur dise que toute la nation est avec eux, et qu'il faut continuer à croire en la démocratie. S'il vous plaît, pensez à nous alors que nous vivons ces heures dramatiques !».
Autour de la minuscule île, policiers et plongeurs continuent de rechercher d'éventuelles victimes. Quatre à cinq personnes sont encore portées disparues.
Déguisé en policier, le tireur fou, Anders Behring Breivik , un chrétien fondamentaliste lié à l'extrême droite, a eu le temps de tuer 85 adolescents rassemblés pour un camp d'été sur l'île d'Utoeya, propriété du parti travailliste. Certains n'avaient pas douze ans.
C'est un décor de carte postale, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Oslo: entouré de collines boisées, un immense lac aux eaux vert sombre, parsemés d'îlots plantés de sapins. «Le paradis de ma jeunesse !», a lancé le premier ministre Jens Stoltenberg, venu samedi après-midi réconforter les jeunes et leurs familles. Mais ces gamins-là ont vécu l'enfer.
Des dizaines d'entre eux se reposent encore à l'hôtel Sundvolden de Hole, une petite bourgade de 6000 habitants en face d'Utoeya, avant d'être récupérés par leurs parents. Parfois, certains sortent, hagards. «Parce que dans les chambres, les filles pleurent et font des crises de larmes. C'est difficile à supporter !», indique Edvard, 16 ans, cheveux en brosse et piercing sur la paupière.
Prostré sous un auvent, Kristofer, un grand blond de 24 ans, l'un des organisateurs des Jeunesses travaillistes, attend des amis qui doivent le ramener à Oslo. Pieds nus lui aussi,- il a perdu ses chaussures dans l'eau -, il tremble encore dans le sweat-shirt trop petit qu'on lui a donné. «J'ai vu des gamins de 13 ou 14 ans se faire tuer autour de moi, raconte-t-il. J'ai couru comme un fou, J'ai nagé pendant deux heures dans l'eau glacée, J'ai cru que je n'y arriverai jamais.»
«Il continait à tirer quand on se jetait à l'eau»
Les premiers tirs ont semé la panique sur l'île. De nombreux jeunes ont tenté de fuir le tueur, en se cachant dans les bâtiments, les fourrés, les arbres. Certains participants auraient cru qu'il s'agissait d'un simple exercice d'évacuation. Edvard, lui, a vu le tireur de près. Un grand blond aux cheveux mi-longs. «Son visage demeurait impassible, commente-t-il. Il a continué à tirer quand on s'est jetés à l'eau. La petite amie de mon copain Bernard a été touchée. Il a vu son corps partir à la dérive.»
Des psychologues, un prêtre et des bénévoles soutiennent les jeunes victimes. «On s'assure qu'ils aient quelqu'un à qui parler s'ils le souhaitent, explique Astrid Arnslett, de la Croix Rouge. S'ils préfèrent rester tranquilles, on peut juste s'asseoir auprès d'eux et mettre la main sur leur épaule». Per R Berger, le maire conservateur de Hole, est là aussi, en larmes.
«Je ne sers à rien, avoue-t-il, mais je crois qu'il fallait quand même que je leur dise que toute la nation est avec eux, et qu'il faut continuer à croire en la démocratie. S'il vous plaît, pensez à nous alors que nous vivons ces heures dramatiques !».
Autour de la minuscule île, policiers et plongeurs continuent de rechercher d'éventuelles victimes. Quatre à cinq personnes sont encore portées disparues.
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