jeudi 21 juillet 2011
Paris et Washington n'excluent pas que Kadhafi reste en Libye
La France et les Etats-Unis ont tenté mercredi d'ouvrir la voie à une solution diplomatique au conflit libyen en se montrant ouverts à l'idée de voir Mouammar Kadhafi rester en Libye si ce dernier acceptait de quitter le pouvoir.
Malgré la pression internationale, les frappes de l'Otan et les défections en série de ses proches, le colonel libyen refuse toujours de céder le pouvoir plus de cinq mois après le début du mouvement de contestation.
En visite à Moscou, le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Obeïdi, a affirmé que la démission de Kadhafi ne faisait l'objet d'aucune discussion, selon l'agence de presse russe Interfax.
Les faibles avancées engrangées par les forces rebelles ont créé des divergences et suscité des tensions au sein de l'Otan, dont certains membres plaident pour une solution négociée au conflit.
Dans une interview à LCI, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a indiqué que Kadhafi pourrait être autorisé à rester en Libye à condition de renoncer clairement à toute activité politique dans le pays.
Un tel engagement du dirigeant libyen permettrait de déclencher le processus politique du cessez-le-feu, a-t-il ajouté.
"J'entends dire qu'il ne veut pas quitter la Libye. Mais l'une des hypothèses qui est envisagée, c'est effectivement qu'il séjourne en Libye à une condition, c'est que très clairement il se mette à l'écart de la vie politique libyenne", a expliqué le chef de la diplomatie française.
LOURDES PERTES À BREGA
Plus tard dans la journée, les Etats-Unis ont semblé aller dans le même sens que Paris. Tout en réaffirmant que Kadhafi devait quitter le pouvoir, la Maison blanche a estimé que ce serait aux Libyens de décider de l'avenir du colonel libyen dans le pays.
"Il doit quitter le pouvoir (...) puis ce sera au peuple libyen de décider", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Jay Carney.
Sur le terrain, les combats pour le contrôle du port pétrolier de Brega, dans l'est de la Libye, ont fait 18 morts et jusqu'à 150 blessés dans les rangs des insurgés, selon des sources médicales.
"La journée d'hier (mardi-NDLR) a été un désastre", a déclaré le Dr Sarahat Atta-Alah à l'hôpital d'Ajdabiah, ville voisine sous le contrôle des forces insurgées.
Les rebelles libyens ont annoncé avoir encerclé Brega, qu'ils doivent prendre s'ils veulent poursuivre leur progression vers la capitale, Tripoli. Mais ils sont toujours sous le feu des forces fidèles à Mouammar Kadhafi.
Des affrontements à l'arme lourde ont également été signalés à Misrata, bastion des insurgés dans l'Ouest.
Encore plus à l'ouest, près de la frontière tunisienne, des habitants tunisiens rapportent que des roquettes Grad tirées par les forces régulières se sont abattues en territoire tunisien, près du poste-frontière de Dehiba.
Dans une interview parue mercredi, le secrétaire général de l'Otan a indiqué que les unités rebelles de l'est et de l'ouest du pays pourraient fusionner pour mieux avancer.
"Je crois qu'ils vont continuer à progresser car les forces d'opposition sont maintenant plus expérimentées, mieux entraînées, mieux coordonnées", a dit Anders Fogh Rasmussen au Wall Street Journal.
Le secrétaire général de l'Otan a estimé que la situation militaire n'était "absolument pas dans une impasse" et que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi était "très, très affaibli".
"La question n'est pas de savoir si Kadhafi quittera le pouvoir mais quand", a répété le diplomate danois.
LES REBELLES DEMANDENT DE L'AIDE
Reçus dans la matinée à l'Elysée, le général Ramadan Zarmouh, le colonel Ahmed Hachem, et le représentant local du Conseil national de transition (CNT), Souleiman Fortia, ont demandé à Nicolas Sarkozy de convaincre ses alliés arabes de leur fournir des armes.
"La France peut nous aider à obtenir cette aide de pays arabes amis", a déclaré Souleiman Fortia à l'issue de la rencontre. "Avec un peu d'aide, nous serons à Tripoli très bientôt."
Le Qatar, membre de la coalition internationale conduite par la France et la Grande-Bretagne, qui soutient les insurgés anti-kadhafistes par des frappes aériennes, est un des pays arabes susceptibles de leur fournir des armes.
Selon l'écrivain-philosophe Bernard-Henri Levy, qui a assisté à l'entretien, "le président ne s'est engagé à rien" concernant d'éventuelles livraisons d'armes, que la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye ne permet en principe pas, mais il semble avoir "reçu le message".
Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a estimé par ailleurs que la France avait les moyens de poursuivre autant que nécessaire ses frappes aériennes contre les forces du dirigeant Libyen Mouammar Kadhafi.
Avec Nick Carey à Misrata, Emmanuel Jarry et Gérard Bon à Paris, Marine Pennetier pour le service français
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