jeudi 11 août 2011

Crainte des tensions ethniques à Birmingham

                                                                                       



Ce sont deux réunions distinctes auxquelles ont assisté les envoyés spéciaux duGuardian et de Libération à à Birmingham. Deux réunions significatives du climat tendu qui règne dans la ville en cette période d'émeutes.

Mardi soir, trois jeunes Anglo-Pakistanais sont morts dans cette ville du centre de l'Angleterre, la deuxième plus peuplée du pays. Percutés, apparemment volontairement, par une voiture conduite par des personnes d'origine afro-caribéenne.
Le lendemain, des dizaines d'hommes, musulmans ou sikhs originaires du Pakistan, se sont rassemblés pour discuter de la situation et partager leur peine et leur colère.
Ceux que Quentin Girard, de Libération, a rencontrés, se sont réunis dans un gymnase pour discuter avec les représentants de la police et la députée locale. Ils demandent des comptes aux policiers : "Ou étiez-vous ? Pourquoi n’êtes vous pas intervenus ?" Un autre : "Nous appelons toujours la police, vous ne venez jamais !"


La foule s'apaise quand le chef de la police explique que "nous considérons que c’est un meurtre et des suspects ont été arrêtés". Plus tard : "Soixante policiers sont mobilisés, c’est un triple meurtre."


"Qu’allez vous faire contre les noirs ?", lance un jeune sikh. La question est révélatrice du climat qui règne dans la ville. "En 2005, il y a déjà eu un mort. Ce soir, ce n’est pas sûr, mais il peut y avoir des affrontements. Les anciens appellent au calme mais les jeunes vont vouloir se venger", explique un homme au journaliste de Libération. 


Un autre assure que "les Africains ont toujours été jaloux des Asiatiques. Nous, nous réussissons socialement et professionnellement."


Dans la réunion décrite par le Guardian, la mort des trois hommes, la veille, est aussi au cœur des conversations. 300 musulmans et sikhs sont réunis dehors, devant la station-service où les trois jeunes gens ont été fauchés. Un rassemblement spontané, sans interlocuteur des autorités locales.


"D'après les bribes de entendues dans le brouhaha, certains dans la foule une minorité veulent se venger sur la communauté noire, qu'ils tiennent pour responsable des morts. Ils ne sont pas entendus."


Le débat s'enflamme ensuite sur l'opportunité de tenir une marche pacifique en hommage aux victimes et pour manifester la colère de la communauté. Ceux qui sont contre craignent les débordements. "Si vous marchez pour nos trois frères morts et que ça part en émeutes, ce sera la honte", met en garde une voix.


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