Au lendemain de la mort d'un soixante-quatorzième soldat français en Afghanistan, la gauche française réclame, lundi 15 août, un changement de stratégie et un retrait plus rapide des troupes, mais le ministre de la défense écarte tout changement de calendrier.
Dans un communiqué, le Parti socialiste rend hommage aux soldats morts en Afghanistan, mais juge "indispensable" un "changement de stratégie dans ce pays".
Au lendemain de la mort d'un soixante-quatorzième soldat français en Afghanistan, la gauche française réclame, lundi 15 août, un changement de stratégie et un retrait plus rapide des troupes, mais le ministre de la défense écarte tout changement de calendrier.
Martine Aubry, candidate au primaire socialiste et maire de Lille, affirme qu'elle annoncera le retrait des soldats "fin 2012 au plus tard" si elle est élue présidente de la République.
"Il faut regarder les choses telles qu'elles sont : on sait bien qu'aujourd'hui il n'y a pas de solution militaire en Afghanistan. C'est devenu peu à peu une guerre de terrain dont on voit bien l'impasse aujourd'hui", rappelle-t-elle sur son compte Twitter.
La responsable socialiste renvoie à sa déclaration du 17 juillet sur Europe 1 : "Si je suis élue présidente de la République, j'irai au sommet du G8 et de l'OTAN à Chicago, les 23 et 24 mai, et j'annoncerai que la France retire ses soldats fin 2012 au plus tard."
L'ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius demande, lui aussi, "le retrait rapide" des troupes françaises.
"Il serait tout à fait possible, souhaitable, nécessaire pour qu'on arrête cette hémorragie, qu'avant la fin de cette année l'ensemble de nos troupes ait quitté l'Afghanistan", a-t-il dit lundi sur i>Télé.
Dans un communiqué, le Parti socialiste rend hommage aux soldats morts en Afghanistan, mais juge "indispensable" un "changement de stratégie dans ce pays".
Le PS "souhaite que le retrait de l'armée française d'Afghanistan puisse s'opérer sans attendre la fin 2014, et que la date de ce départ ne doit pas êtresubordonnée aux décisions d'une autre puissance, alors que la vie de nos soldats est quotidiennement exposée", écrit Harlem Désir, premier secrétaire du parti par intérim.
Il réclame dans le même temps "l'organisation rapide d'un débat au Parlement sur les objectifs, la nature et la poursuite de l'intervention française en Afghanistan".
FIN DE NON-RECEVOIR DU MINISTRE DE LA DÉFENSE
Le Parti communiste français s'indigne de son côté "de la loi du silence et du mensonge politique imposée par les autorités françaises sur une guerre illégitime qui doit cesser."
"Combien de victimes faudra-t-il pour que Nicolas Sarkozy et son gouvernement acceptent enfin de poser les bonnes questions et de dire la vérité ?" écrit-il.
Pour le PCF, les troupes françaises et de l'OTAN "doivent être retirées" et une conférence internationale sous l'égide de l'ONU doit "déterminer les conditions et les moyens d'une reconstruction et d'un consensus régional capable d'assurerla reconstruction et la paix dans ce pays dévasté".
Le ministre de la défense, Gérard Longuet, leur a cependant opposé une fin de non-recevoir, expliquant que Paris se devait d'être solidaire de la coalition engagée dans le pays.
"Le président de la République a annoncé un retrait. Ce retrait ne doit pasexposer nos soldats. Annoncer une accélération, ce serait donner un signal fort aux terroristes", a-t-il répondu sur TF1.
Un lieutenant du 152e régiment d'infanterie de Colmar, le fameux régiment des "Diables rouges", a été tué, dimanche, par un tir d'insurgés au cours d'une mission d'appui à l'armée nationale afghane, dans la région de la Kapisa.
"Ces opérations récentes bien que meurtrières n'entament pas la résolution de la France" et " traduisent l'intensité de combats désespérés des insurgés", a déclaré l'Elysée.
La France, qui a perdu onze soldats au cours du dernier mois, prévoit de retirer en 2011-2012, à l'instar des Etats-Unis, un quart de ses quelque quatre mille soldats présents depuis 2001 en Afghanistan, principalement dans l'est du pays. Mais le retrait définitif n'est prévu qu'en 2014.
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