L'Egypte a décidé, dans la nuit de vendredi à samedi 20 août, de rappeler son ambassadeur en Israël pour protester contre la mort de cinq de ses policiers à la frontière avec l'Etat hébreu.
C'est la première crise diplomatique entre les deux pays depuis la chute en février du régime de Hosni Moubarak.
"L'Egypte a décidé de rappeler son ambassadeur en Israël jusqu'à la présentation d'excuses officielles" par l'Etat hébreu, a indiqué la télévision égyptienne.
Le gouvernement égyptien avait demandé "des excuses officielles israéliennes" à l'issue d'une réunion de sa cellule de crise dans la nuit, selon l'agence égyptienne MENA.
"L'Egypte demande des excuses officielles israéliennes", a affirmé le gouvernement dans un communiqué.
C'est la deuxième fois que l'Egypte, premier pays arabes à avoir conclu la paix avec Israël en 1979, rappelle son ambassadeur en Israël.
Le Caire avait rappelé son ambassadeur en Israël en novembre 2000 pour protester contre "l'usage excessif de la force" par Israël contre les Palestiniens après le déclenchement de la deuxième Intafada.
"L'Egypte est capable de défendre ses frontières"
En Israël, des consultations étaient en cours sur la décision égyptienne, selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Selon la télévision, l'Egypte a également "dénoncé les déclarations irresponsables de certains responsables israéliens", sans autre précision.
Cité par l'agence égyptienne, le ministre de l'Information Oussama Heykal a affirmé que cinq policiers ont été tués à "l'intérieur du territoire égyptien en raison d'un échange de tirs entre les forces israéliennes et des éléments armés à l'intérieur des territoires israéliens".
Le gouvernement a affirmé dans son communiqué que "l'Egypte est capable de défendre ses frontières et d'assurer la sécurité dans le Sinaï".
"A bas Israël !"
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi soir devant l'ambassade d'Israël au Caire en demandant l'expulsion de l'ambassadeur israélien.
Rassemblés devant l'immeuble jouxtant celui de l'ambassade, les manifestants scandaient : "Sinaï, Sinaï. A bas Israël, le peuple veut que le drapeau [israélien] soit descendu, l'ambassadeur dehors !"
Le Premier ministre égyptien Essam Charaf avait affirmé dans un message publié sur sa page officielle sur Facebook que "le sang de l'Egyptien est trop cher pour être versé sans réponse".
"Notre glorieuse révolution a eu lieu pour que l'Egyptien puisse regagner sa dignité à l'intérieur comme à l'extérieur, et ce qui était accepté dans l'Egypte d'avant la révolution ne le sera plus dans l'Egypte d'après la révolution", a-t-il ajouté.
L'armée, qui détient le pouvoir depuis la chute de l'ex-président Hosni Moubarak en février, a affirmé vendredi dans un communiqué qu'elle faisait "une évaluation globale des derniers évènements qui se sont produits dans le Sinaï aux frontières est de l'Egypte, et réagira de la manière adéquate aussitôt terminée l'enquête sur ce qui s'est passé".
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