Un jeune homme de 17 ans qui a survécu à la fusillade sur l'île norvégienne d'Utoeya le 22 juillet a vu son supplice prolongé de près d'une journée, la police l'ayant écroué pendant 17 heures parce qu'elle le jugeait suspect, rapporte ce matin un journal.
Pendant tout ce temps, sa famille est restée sans nouvelle de l'adolescent et le croyait mort dans la fusillade perpétrée sur l'île par l'extrémiste Anders Behring Breivik, précise le journal Verdens Gang (VG).
"Je pensais qu'ils étaient cinglés pour croire que je pouvais avoir fait quelque chose pareil", a déclaré l'adolescent d'origine tchétchène, Anzor Djoukaev, au quotidien. Soupçonné d'avoir été un complice de Behring Breivik, le jeune homme a passé la nuit du 22 au 23 juillet dans une cellule à quelque mètre seulement de celle où était détenu celui qui venait d'abattre 69 de ses camarades sur Utoeya.
La police a confirmé avoir arrêté Anzor Djoukaev, estimant que le jeune présentait un comportement anormal et qu'il ne pouvait pas prouver son identité de manière satisfaisante.
"On redoutait une situation dans laquelle un tueur aurait pu avoir jeté son arme et s'être mélangé" avec les rescapés, a affirmé un responsable de la police d'Oslo, Johan Fredriksen, cité par VG. L'AFP n'a pas pu obtenir plus d'explications auprès de la police d'Oslo.
De son côté,Anzor Djoukaev a expliqué son comportement "déviant" des autres selon l'expression de la police par les expériences engrangées en Tchétchénie.
"Quand j'étais petit, je vivais dans une maison remplie de corps. Je me souviens avoir vu des chiens s'en nourrir. Et il y a d'autres choses qui m'ont aussi aidé à garder la tête froide", a-t-il dit.
Libéré le 23 juillet en milieu de journée, le jeune homme a pu emprunter un téléphone pour prévenir sa famille, alors que son frère aîné et des camarades le recherchaient dans les hôpitaux. "Plus les heures s'écoulaient, plus j'étais convaincu qu'il était mort", a témoigné le frère, également dans VG.
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