Malgré les annonces de nouvelles mesures d'austérité pour réduire son déficit, la Grèce peine à tenir ses engagements notamment en matière de privatisations. Le défaut de paiement se rapproche.
La Grèce doit-elle sortir de l'euro ? La Grèce va-t-elle faire défaut ?Chacun donne son opinion sur ce sujet. Le dernier en date ? Dominique Strauss-Kahn (DSK). Même s'il n'est plus le patron du Fonds monétaire international (FMI), depuis l'affaire «Diallo» aux États-Unis, sa voix compte.
Invité sur TF1 dimanche soir, DSK a reconnu que l'Europe et les banques doivent faire une croix sur leurs créances grecques.
«Il faut accepter de reconnaître qu'il faut prendre sa perte, affirme-t-il. Tout le monde doit la prendre, les États et les banques». Autrement dit, l'ancien patron du FMI s'attend à un défaut de paiement de la Grèce.
Alors qu'Athènes avait réussi à réduire de cinq points son déficit en 2010 (à 10,5% du PIB), la récession menace le pays d'un nouveau dérapage budgétaire.
Sur la période allant de janvier à août 2011, le pays affiche un déficit de 18 milliards d'euros (contre 14,8 milliards sur la même période en 2010).
«Pour 2011, la Grèce table sur un déficit de 7,4% mais il devrait plutôt avoisiner les 10%. Ce qui signifie que le pays devrait débourser 5 milliards d'euros supplémentaires par rapport aux prévisions», affirme Céline Antonin, économiste à l'OFCE (Office français des conjonctures économiques) et spécialiste de la Grèce.
De plus, le retour du pays à la croissance a été repoussé à 2013.
Grèce : «Les réformes reposent sur une refonte du système économique»
Dès lors, les créanciers du pays, l'Union européenne et le FMI, mettent la pression sur le pays. La troïka (représentants Du FMI, de l'UE et de la BCE) s'est plainte des retards pris par le pays dans l'application des réformes votées.
Les promesses de la Grèce ne sont plus suffisantes. Des actes concrets sont nécessaires.
"La Grèce n'a pas le choix : elle doit opérer des réformes structurelles", affirme Céline Antonin. Le pays est à court de liquidités.
Sans les prêts de l'UE et du FMI, les caisses de l'État ne tiendront plus longtemps, car le pays ne peut toujours pas emprunter sur les marchés à cause des taux d'intérêt prohibitifs».
Les créanciers de la Grèce exigent que le pays réduise rapidement la masse salariale et les acquis sociaux dans le public et le privé.
«Ces réformes supposent en effet une refonte du système de la santé, du système administratif et l'élargissement de l'assiette fiscale. Bref, une refonte du système économique. Et cela prend du temps», ajoute l'économiste de l'OFCE.
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