Connu pour avoir prédit la crise financière de 2008, l'économiste Nouriel Roubini estime qu'un nouveau cataclysme financier est proche, conséquence du ralentissement de la croissance mondiale.
«Dr. Catastrophe» a encore frappé. Surnommé ainsi pour avoir prédit dès 2006 l'explosion de la bulle immobilière américaine et ses conséquences sur la sphère financière mondiale, Nouriel Roubini tire la sonnette d'alarme concernant l'actuelle crise économique.
Le président et co-fondateur de Roubini Global Economic LLC juge, dans un entretien à l'agence Bloomberg , que l'actuel ralentissement de l'économie mondiale accélère le risque d'une nouvelle crise financière.
Il y a quelques mois, l'économiste (qui a notamment prévu une explosion de l'eurozone d'ici à cinq ans) s'attendait à une «tempête» pour 2013.
Mais la conjonction de «la faiblesse de l'économie américaine, celle de zone euro et de la Grande Bretagne» risque de «nous faire plonger plus tôt», affirme-t-il, n'hésitant pas à évoquer le spectre d'une «nouvelle Grande dépression».
Pointant coup sur coup le vent de panique sur les marchés d'actions européens, le «coût record» de l'assurance des dettes des banques, la morosité de la reprise de l'économie mondiale et le poids des dettes de la zone euro, il y aurait d'après lui «une probabilité de 60%» que les économies avancées sombrent dans la récession.
Nouriel Roubini pointe ainsi l'urgence «de restaurer la croissance, pas pour les cinq ans à venir, mais aujourd'hui».
«Nous avons besoin d'un stimulus d'ampleur à court terme, poursuit l'économiste, sous peine de nous retrouver à court de cartouches.»
Privilégier les dollars
Pour la zone euro, le «Conseil pour le futur de l'Europe» (créé par le milliardaire Nicolas Berggruen et dont Nouriel Roubini est membre), a préconisé ce lundi un renforcement du fédéralisme pour sortir de l'impasse.
En clair, il s'agit de renforcer le FESF, le fonds de secours européen (dont Berlin vient de refuser toute augmentation ce mercredi), de créer des euro-obligations, et de s'assurer que les banques sont suffisamment capitalisées pour résister à un choc.
Pour se couvrir en cas de crise majeure, l'économiste n'est pas non plus en reste côté «recommandations».
Ainsi, il précise que s'il disposait de beaucoup d'argent à investir, il conserverait ses bas de laine «essentiellement en cash», privilégiant les dollars, la devise américaine se renforçant en période de crise.
Les obligations des États aux budgets peu déficitaires et peu endettés, comme l'Australie et le Canada, auraient également ses faveurs. Tout en boudant les actifs risqués, comme les actions et les matières premières jugés trop volatiles.
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