La princesse Hélène de Yougoslavie, l’épouse de Thierry Gaubert, a confirmé samedi que son mari, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, faisait «des voyages, surtout à l’étranger» et revenait «avec des sacoches» dans lesquelles «il y avait de l’argent».
«Je confirme ce que j’ai dit, les voyages de mon mari, surtout à l’étranger», a déclaré sur Europe 1 Hélène de Yougoslavie, Hélène Gaubert dans le civil, qui vit séparée de son mari mis en examen dans le dossier Karachi.
Elle a expliqué qu’il revenait «avec des sacoches. Il y avait de l’argent, mais je ne sais pas d’où l’argent venait».
Ces voyages, «c’était mon mari et M. Takieddine», a-t-elle assuré, précisant qu’ils faisaient «Paris, Genève, Londres et Paris».
L’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, soupçonné d’avoir joué un rôle central dans le dossier Karachi, avait été mis en examen le 14 septembre pour «complicité et recel d’abus de biens sociaux» dans le volet financier de l’affaire Karachi.
Dans une interview sur lemonde.fr, elle précise que son mari «se rendait en Suisse environ une fois tous les deux mois».
«Il passait systématiquement, à l’aller comme au retour, par Londres, afin me disait-il d’éviter des contrôles douaniers à la frontière franco-suisse».
Ancien conseiller de Nicolas Sarkozy quand il était ministre du Budget (1993-1995), Thierry Gaubert a été mis en examen le 21 septembre pour recel d’abus de biens sociaux par le juge Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur le financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.
Dans le cadre de ce dossier, Hélène de Yougoslavie a été entendue le 10 septembre par le juge, ce qui a conduit à la mise en examen de son époux.
Interrogée sur Europe 1 pour savoir si Nicolas Bazire, un proche d’Edouard Balladur et du président Nicolas Sarkozy, venait chez elle, Hélène de Yougoslavie répond qu’elle n’a «pas vu venir (M. Bazire) chez moi mais c’est ce que mon mari me disait».
Sur lemonde.fr, Mme Gaubert ajoute:
«Il m’a dit un jour qu’il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire».
Nicolas Bazire, l’ancien directeur de campagne d’Edouard Balladur, a été mis en examen jeudi pour complicité d’abus de biens sociaux et laissé en liberté sans contrôle judiciaire dans ce même dossier.
Elle ajoute avoir subi «beaucoup de pressions, et des menaces, émanant de (son) mari».
Selon elle, «cela a commencé après que sa maison a été perquisitionnée, au mois de juillet. Il s’attendait à ce que je sois convoquée par la police. Alors il m’a dit: Si tu parles, tu ne verras plus les enfants. Si je coule, tu coules avec moi, car nous ne sommes pas divorcés».
Lors de son audition, Hélène de Yougoslave explique qu’elle a été «inondée de textos» par son mari. Et le 14 septembre, il lui donne rendez-vous dans sa voiture: «il m’a incendiée, il était furieux», dit-elle.
Il lui aurait dit:
«Qu’est-ce que tu as été raconter aux flics, il paraît que tu m’as balancé? Tu es complètement folle, tu vas partir à l’asile», ajoute-t-elle sur le site du Monde, concluant: «J’ai compris qu’il avait eu des informations très précises sur ma déposition».
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