La jeune femme, qui n'aurait pas supporté qu'il veuille la quitter, aurait abattu son ami avant de se suicider. Un syndicaliste réagit.
Elle venait de fêter son 28e anniversaire. Une jeune gardienne de la paix travaillant à la PAF (police aux frontières) aurait abattu son compagnon avant de retourner son arme de service contre elle, dans la nuit de samedi à dimanche, à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine.
Dans des circonstances qui doivent encore être précisées, elle se trouvait avec son ami au domicile de son frère, où elle vivait, quand, après une vie discussion avec son compagnon, elle aurait ouvert le feu sur lui à plusieurs reprises, selon "Le Parisien."
Un "drame sentimental" selon le ministère de l'Intérieur
Avant de se donner la mort, la jeune femme a téléphoné à sa mère, aux Antilles, pour lui faire part, semble-t-il, de sa funeste intention.
Selon le quotidien, la mère de la jeune femme aurait alors immédiatement appelé son fils, qui vit lui aussi en région parisienne.
Egalement policier, il a découvert les deux corps sans vie dimanche matin aux alentours de 5 heures.
Dans une lettre signée par la jeune femme, la policière expliquerait ne pas supporter le fait que son compagnon s'apprête à la quitter. Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, il s'agirait d'un "drame sentimental".
Trois suicides de policiers il y a moins d'un mois
Employée à la direction centrale de la PAF, la jeune policière était en poste au centre de rétention administrative de Palaiseau (Essonne).
Son compagnon, âgé de 26 ans, était quant à lui affecté à la PAF d'Orly (Val-de-Marne).
Ce drame survient moins d'un mois après les suicides de trois policiers, jeudi 22 septembre, à Paris et en région parisienne.
L'un d'eux avait été retrouvé mort dans sa voiture dans le 19e arrondissement de Paris. Un second avait ouvert le feu sur sa femme avant de retourner son arme contre lui à Chevilly-la-Rue, dans le Val-de-Marne.
Le troisième avait été retrouvé pendu à son domicile d'Alfortville, également dans le Val-de-Marne.
Si rien ne permettait d'établir un lien entre ces trois drames et que les enquêteurs évoquaient des drames familiaux ou personnels, cette dramatique "série noire" avait suscité une vive émotion chez les policiers et l'inquiétude des autorités.
Repenser la détention de l'arme de service ? "Une fausse solution"
"Tous ces drames ne sont pas directement liés à des services en particulier" réagit lundi 10 octobre le secrétaire départemental adjoint pour les Hauts-de-Seine du syndicat SGP Unité Police FO.
Laurent Arnaudas, qui indique au "Nouvel Observateur" être en phase de "recueillement", répète que le métier de policier "est un facteur d'accélération du passage à l'acte : les pressions hiérarchiques pour arriver à des résultats ne font qu'accentuer les risques et les problèmes professionnels ne font qu'amplifier les problèmes personnels."
"On est en droit de se poser de sérieuses questions" poursuit Laurent Arnaudas, rappelant "qu'environ 60 policiers se sont suicidés depuis le début de l'année."
Au vu de ces récents drames, le fait que les policiers disposent de leur arme de service 24h/24 doit-il être repensé ?
"C'est une fausse solution" répond Laurent Arnaudas. La "vraie" consiste selon lui à "cesser la RGPP (révision générale des politiques publiques) et les réductions d'effectifs qui rendent le métier de plus en plus difficile : les effectifs fondent comme neige au soleil et on veut de plus en plus de policiers sur le terrain." "Comment faire plus avec beaucoup moins ?" s'interroge-t-il aussi, avant de conclure, inquiet : "c'est un cercle vicieux."
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