jeudi 22 septembre 2011

Bourgi entendu par la police

                                                                                                 



L'avocat Robert Bourgi, ex-conseiller officieux de l'Elysée, qui a affirmé avoir remis des fonds africains occultes à Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Jean-Marie Le Pen, était entendu jeudi par les enquêteurs de la brigade financière de la police judiciaire parisienne.


L'audition de Robert Bourgi, arrivé en début d'après-midi dans les locaux de la brigade financière de la police judiciaire à Paris, se poursuivait en fin d'après-midi, selon une source proche de l'enquête qui n'a pas donné plus de détail. 


Dans une interview au JDD le 11 septembre, l'avocat avait affirmé avoir transporté à plusieurs reprises dans des valises des sommes provenant de chefs d'Etat africains, pour un montant de quelque 20 millions de dollars. Cet ancien conseiller de l'ombre chargé des affaires africaines avait ensuite accusé Jean-Marie Le Pen d'avoir lui aussi reçu des fonds occultes de chefs d'Etat africains pour financer sa campagne présidentielle de 1988.


"Arrêtons les boules puantes"


A la suite des accusations de Robert Bourgi, le parquet de Paris a diligenté le 13 septembre une enquête préliminaireJacques Chirac et Dominique de Villepin ont dit leur intention de l'attaquer en diffamation. Jusqu'à présent seul Jean-Marie Le Pen a saisi la justice d'une citation directe pour diffamation à l'encontre de M. Bourgi.


Dans son interview au JDD, puis à plusieurs reprises dans d'autres média, Robert Bourgi disait avoir "participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac, en personne, à la mairie de Paris"Selon lui, "il n'y avait jamais moins de 5 millions de francs. Cela pouvait aller jusqu'à 15 millions".


Celui qui se présente volontiers comme le successeur de Jacques Foccart, le "Monsieur Afrique" de l'Elysée des gaullistes, avait expliqué avoir recueilli des fonds de cinq chefs d'Etat africains : 

Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Omar Bongo (Gabon)

L'opposition au président Compaoré a demandé l'ouverture d'une enquête de la justice burkinabè. Ouagadougou a rejeté des accusations "grotesques".


À plusieurs reprises, M. Bourgi a affirmé que Nicolas Sarkozy, dont il s'est rapproché en 2005, a mis un terme à cette pratique

Mais dans l'ouvrage de Pierre Péan, "La République des mallettes", l'ancien "M. Afrique" de Jacques Chirac, le diplomate Michel de Bonnecorse, accuse Bourgi d'avoir remis en 2006 une valise avec de l'argent d'Omar Bongo et de Denis Sassou Nguesso "aux pieds du ministre de l'Intérieur" de l'époque, Nicolas Sarkozy

Accusations "scandaleuses", a réagi l'ancien secrétaire général de l'Elysée et actuel ministre de l'Intérieur Claude Guéant qui reconnaît des rencontres fréquentes avec M. Bourgi, "tous les mois" lorsqu'il était à l'Elysée, mais uniquement parce que l'avocat est "un bon connaisseur de l'Afrique"

En revanche, "il n'a jamais été autorisé à parler au nom du président de la République et du gouvernement français".


"Arrêtons les boules puantes", a-t-il lancé en marge d'une visite à Meaux (Seine-et-Marne), à propos des fonds occultes africains et des autres affaires qui empoisonnent le pouvoir à sept mois de l'élection présidentielle

Refusant de commenter le développement des affaires, le ministre de l'Intérieur a dénoncé les "amalgames, affirmations, approximations" qu'il "faut faire cesser".

mercredi 21 septembre 2011

La Ligue des champions, riche à crever

                                                                               

La semaine dernière, selon la formule consacrée, "la Ligue des champions a repris ses droits". Une formule, des droits... les termes sont assez pertinents pour aborder la face économique d'une compétition qui écrase l'Europe du foot de tout son poids, faisant (mais ne défaisant pas) les rois du continent. 


En août, l'UEFA a rendu public le montant record des sommes distribuées aux participants de l'édition 2010/2011: 754 millions d'euros, soit une hausse de près de 30% par rapport à la saison précédente. Sur le podium: Manchester United (53,2 millions), Barcelone (51) et Chelsea (44,5).





Depuis le début des années 2000 et à la faveur de l'explosion des droits de télévision, la C1 est devenue une redoutable machine à générer des revenus
Surtout, l'UEFA a instauré un système de répartition qui fait aller ces revenus aux clubs qui en disposent déjà le plus
Seul un esprit candide pourrait en effet s'imaginer que ces ressources sont distribuées de façon égalitaire entre les participants, ou du moins seulement en fonction du mérite sportif c'est-à-dire de leur parcours dans la compétition. 
Une part fixe (moins du tiers de l'enveloppe) est certes attribuée, ainsi qu'une autre liée aux points marqués en phase de groupe et aux qualifications ultérieures, mais cette dernière compte pour moins du quart du total.
Le véritable levier réside dans la part baptisée "Market Pool", représentant 45% du magot et indexée... sur le montant des droits de télévision réglés par chaque pays. 
Une véritable prime à la richesse, au travers de laquelle l'UEFA privilégie une logique purement économique: celle de ses propres revenus. 
C'est ce levier qui permet par exemple au Bayern, éliminé en huitièmes de finale, de toucher 50% de plus que le Shakhtar Donetsk qui est pourtant allé en quarts (pour le même parcours que le club ukrainien, Chelsea encaisse carrément le double).

Autre effet pervers: la déshérence et la paupérisation de la Ligue Europa qui a pris la succession de l'ex-Coupe de l'UEFA, dite C3 (la C2 ou Coupe des coupes ayant disparu entre-temps), sous-dotée au point qu'elle coûte de l'argent à de nombreux clubs qui la disputent, chacun d'entre eux devant négocier ses propres droits TV avec les diffuseurs. 

Le résultat est évidemment une Europe à deux vitesses, avec une Ligue des champions qui parvient à dévaluer à la fois les championnats nationaux et les sélections nationales (lire "Clubs: prendre la place de la nation").

Samuel Eto’o élu président de la Fédération camerounaise de foot

  L'ex capitaine des lions indomptable viens d'être élu président de la fédération Camerounaise de football, félicitation pourvu qu...