Au cours des trente dernières années, le nombre de naissances gémellaires a bondi de 76 % outre-Atlantique. L'âge de la maternité, de plus en plus tardif, et le recours accru à la procréation médicalement assistée expliquent ce phénomène qui n'est pas sans incidence sur la santé des mères et des nourrissons.
Selon un rapport publié mercredi par les autorités de santé américaines, le taux de naissances gémellaires aux États-Unis a fait un bond spectaculaire de 76 % au cours des trente dernières années.
Alors qu'en 1980, seul un bébé sur 53 avait un frère ou une sœur jumelle, la proportion est passée à un sur 30 en 2009.
Sur la période, cette évolution s'est traduite par la naissance d'un peu plus 400 000 petits Américains supplémentaires!
La même tendance se retrouve dans les autres pays occidentaux mais elle semble toutefois moins accentuée. En France, le taux de naissance gémellaire s'est accru de 19 % entre 1998 et 2007.
Fécondation in vitro
Selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies (CDC) basé à Atlanta (Georgie), ce bond spectaculaire semble lié aux nouveaux traitements contre l'infertilité, comme la fécondation in vitro, qui permettent aux femmes de mettre un enfant au monde de plus en plus tard.
«La croissance des naissances gémellaires est survenue dans tous les groupes d'âges, mais c'est parmi les femmes les plus âgées que la hausse est la plus élevée» souligne l'épidémiologiste Joyce Martin qui a supervisé ce travail.
Autre facteur d'explication: les Américaines, comme la majeure partie des femmes occidentales, sont mères de plus en plus tard.
Or, «c'est entre 30 et 40 ans que le taux de naissances multiples est le plus élevé», poursuit cette spécialiste. Et comme c'est aussi à cet âge que les femmes recourent le plus souvent au techniques de procréation médicalement assistée (PMA)…
Poids de naissance insuffisant
Sur le plan sanitaire, ce boom des naissances gémellaires n'est pas anodin.
«Plus de la moitié des jumeaux avaient un poids de naissance insuffisant, comparé à moins de 10 % pour les naissances simples», poursuit Joyce Martin.
Les risques existent également pour les mères avec une plus forte probabilité de césarienne ainsi que d'hypertension et de diabète gestationnels.
Le nombre de naissances gémellaires a toutefois légèrement baissé au cours des dernières années, «mais il est encore trop tôt pour dire si cette tendance va se poursuivre» prévient Mme Martin.
Elle pourrait s'expliquer par le fait que les femmes issues de la génération du baby boom commencent à vieillir et par l'amélioration des techniques de PMA.
Selon le docteur George Attia, spécialiste de la reproduction à l'université de Miami (Floride), «les naissances gémellaires ou multiples sont l'un des effets indésirables du traitement de la fertilité. Nous sommes en train de mettre au point une méthode de transfert d'un seul embryon pour réduire ce risque de grossesse multiple. Je suis sûr qu'avec les progrès de la technologie, le taux de naissance gémellaire continuera de baisser.»
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