Selon l'AFP, Dans une lettre de 17 feuillets , l'extrémiste lance un ultimatum au ministère norvégien de la Justice, le sommant de lever les obstacles placés délibérément, selon lui, pour l'empêcher de fonder le "Parti fasciste norvégien" (NFP) et "la Ligue nordique" (NL).
Breivik, aujourd'hui âgé de 35 ans, avait tué 77 personnes le 22 juillet 2011 au nom de la lutte contre le multiculturalisme et de "l'invasion musulmane".
Il avait d'abord fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit victimes, puis ouvert le feu sur un rassemblement de Jeunes travaillistes sur l'île d'Utoeya, tuant 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart.
Breivik affirme aujourd'hui s'être converti à la cause démocratique depuis août 2012, disant avoir été inspiré par le succès électoral en Grèce du parti néonazi Aube dorée, et voudrait créer un parti pour défendre son idéologie sans avoir à recourir à la violence.
"En tant qu'ex-militant, mon coeur pleure pour la barbarie que j'ai perpétrée le 22 juillet", écrit-il dans la lettre rédigée depuis la prison où il purge sa peine de 21 ans, susceptible d'être prolongée ultérieurement.
"En tant qu'ex-militant, le plus important dans ma vie est d'oeuvrer pour que quelque chose de comparable ne se reproduise plus jamais. Tout le but du NFP et de la NL est que cela ne se reproduise pas", écrit-il avant de signer "Anders Behring Breivik, secrétaire du parti et candidat à la députation du NFP et de la NL".
Il assure avoir retenu le qualificatif fasciste pour éviter d'être comparé comme nazi.
"Puisque l'on sera de toute façon diabolisé, il est tactiquement justifié de l'endosser", se justifie-t-il.
En février, l'AFP avait reçu une autre lettre dans laquelle il menaçait d'entamer une grève de la faim s'il n'obtenait pas satisfaction sur 12 exigences, notamment sur l'obtention d'une console de jeux Playstation 3 à la place de la Playstation 2 dont il dispose en prison.
Une plainte qu'il avait déposée pour "torture grave", notamment à cause de son maintien en isolement quasi total, a été classée sans suite à la même période.
En 2012, le grand enjeu de son procès avait été la question de sa santé mentale, les experts psychiatriques ayant des avis divergents sur ce point.
Le tribunal d'Oslo l'avait jugé pénalement responsable et condamné à la peine maximale.
En Norvège, les détenus conservent tous leurs droits civiques, quelle que soit la lourdeur de leur peine.
"Rien dans notre réglementation ne l'empêche de créer un parti. Il a en parfaitement le droit pour peu qu'il remplisse les conditions requises", a réagi Andreas Skulberg, un haut-fonctionnaire du ministère de la Justice, auprès de l'AFP.